Salle comble, ambiance joyeuse et surchauffée, public et comédiens taquins… Vendredi 29 novembre 2024, la troupe d’improvisation rennaise, la TIR, s’est produite au Noktambül café, avenue Patton. Reportage.
En partenariat depuis trois ans, la TIR se produit au Noktambül en moyenne quatre à cinq fois par an. Gürbüz Göksu, le propriétaire, souvent habitué à la venue de groupe de musique live ou jazz, est enchanté de voir son bar se diversifier : « C’est un beau spectacle à voir ».
Pas de groupes de niveaux pour jouer le théâtre d’improvisation
Né en 1988, le Troupe d’Improvisation Rennaise, est une association de loi 1901 et
regroupe 18 comédiennes et comédiens, ainsi que des membres du staff. C’est le cas de Marie. Elle est membre de la TIR depuis une dizaine d’années. Elle fait tout ce qui possible de faire dans l’association, « sauf jouer » confesse-t-elle. C’est un peu le couteau suisse de la troupe. Ce soir, installée à l’arrière de la salle sur un tabouret noir et devant la console de son, elle observe et coordonne la soirée.
« Tous les ans, il y a pas mal de mouvements, explique-t-elle. Des gens arrivent et d’autres partent ». Aussi, les nouveaux arrivants ne tardent à aller directement sur scène, après avoir passé quelques heures avec les anciens de la troupe et payé leur cotisation. « On joue direct, car on ne fait pas de groupes de niveaux », témoigne Soazic Provin, comédienne de la troupe depuis bientôt trois ans. Tout le monde est mélangé : « nouveaux, pas nouveaux et on fait avec ».
Joris, l’homme de grande taille et aux cheveux « très très court », est justement nouveau. Il joue aux côtés de Flavien, arrivé l’année dernière. Tous les deux ont tous de fortes appétences pour l’improvisation. Même pendant les pauses, ils ne s’arrêtent jamais. Pour canaliser leurs énergies et faire mouche, chaque semaine, ils participent à un atelier dispensé par des comédiens professionnels, complétés par deux stages annuels pour perfectionner leur jeu. « Les membres de la troupe ont une réelle implication, confie Soazic. En plus des 2h 30 d’atelier du mercredi soir, il y peut y avoir jusqu’à trois spectacles durant les mois les plus chargés« .
Le public au centre des attentions du spectacle
Ce soir, le spectacle s’organise autour du « cabaret d’impro » : une multitude de petits jeux d’improvisation. Dès leur entrée, certains spectateurs ont reçu des enveloppes ou bouts de papier, sur lesquels ils ont écrits des propositions de mise en situations. Ces suggestions servent de base pour cadrer le sketch d’impro. Lettre au père Noël, vibration du papillon, catégorie horreur, impro muette, marionnettes… Tout y passe pour le plus grand bonheur du public. Et cela s’entend même à l’autre côté du café.
La troupe s’appuie totalement sur la participation du public qui donne les éléments de départ, les encouragements qui délivrent toute l’énergie dont ont besoin les comédiens. À cela s’ajoute les effets de la playlist musicale et les ambiances lumineuses, qui sont souvent source d’inspiration. Deux personnes s’en occupent : Seb, un professionnel, pour le son, et Annie, comédienne, pour les lumières et aux effets. Elle n’hésite pas à crier à l’aide pour lancer de la fumée ou trouver les bonnes lumières au bon moment.
Lors d’autres dates, la TIR propose d’autres formats de spectacle : catch d’impro, festival, match d’impro, et même des comédies musicales improvisées. « Je ne chante pas du tout dans la vie, mais j’adore improviser du son », lance Soazic avec un large sourir. Pour elle, l’important n’est pas de chanter « spécifiquement bien », mais de s’amuser et rigoler.
Des spectacles rapidement complets
« Le jour où ils mettent leur annonce sur le site, hop ça cartonne tout de suite », relève Gürbüz, le patron du Noktambül Café. Par exemple, l’annonce de leur prochain cabaret d’impro, le 15 décembre au Blum-pop à Rennes, a été publiée le 21 novembre sur leur compte Instagram. A peine quinze jours plus tard, il affiche déjà complet. Un succès qui leur permet de se produire au cinéma L’Arvor ou à l’étage du Liberté. Et ce sont les matchs qui attirent le plus . « Quand on fait des matchs, ce sont 250 places qui sont réservées généralement », précise Marie. La TIR a également eu la chance de donner des représentations en Belgique ou encore au Québec, il y a sept ans.
« On aime bien toutes les troupes d’improvisation, mais eux, ils sont particulièrement forts », manifeste un couple visiblement habitué de ces soirées. En effet, deux jours avant la soirée au Noktambül Café, ils se sont rendus au café « Les 400 coups » rue de Lorient à Rennes, où se produisait « Les Bizh ». Ainsi, ils identifient la TIR comme des « pros de l’impro », pour eux, la troupe sort du lot. Pour sa part, le Noktambül Café constate la présence d’« un public varié et de tout âge », avec toujours des personnes au rendez-vous. Et en effet, la salle était pleine à craquer. Des cris et des applaudissement dans tous les sens. Des rires. Une soirée réussie ! Rendez-vous courant mars 2025 pour un prochain cabaret d’impro de la TIR au Noktambül Café.
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