Vendredi 29 novembre, sur la place du Gros chêne à Rennes, une soirée festive et conviviale était organisée par l’association Keur Eskemm. Elle célébrait la fin du projet Place à Facettes. Reportage.
Musique dansante, lumières colorées, enfants maquillés, immense boule à facettes suspendue… Autant d’éléments qui ne laissent pas indifférent pour qui passe près de la Place du Gros-Chêne en ce vendredi 30 novembre. Ce climat festif et joyeux contraste avec l’atmosphère souvent tendue qui règne sur le lieu. Les habitants ont exprimé à maintes reprises leur souhait d’occuper positivement cette place où le deal est présent et occupe l’espace. Voeu exhaussé.
Cette soirée est particulière. Elle clôt une année d’investissement et d’implication pour tous les acteurs du projet « Place à Facettes » projet qui a débuté en février 2024. Cette occupation positive de la place du Gros-Chêne a été confié à l’association Keur Eskemm dans le cadre du Laboratoire artistique populaire (LAP). Victor Chasseriau, un jeune trentenaire, et coordinateur du projet Place à Facettes détaille : « L’idée, c’est de dire au revoir à la place du Gros-Chêne et de proposer des activités artistiques pour se créer des nouveaux souvenirs collectifs ». La démarche est basée sur le collectif . « Si ça peut fonctionner, c’est vraiment grâce à la collaboration de tous les acteurs, les habitants et les commerçants », rappelle-t-il.
« C’est chouette, les gens ont la patate là ! »
Cette soirée festive a débuté à 16 heures. Plusieurs animations étaient au programme. Un dansomaton proposé par les films du macadam et des ateliers de sérigraphie et de peintures fluorescentes organisés par Anime et Tisse. De leur côté, les commerçants du quartier ont mis en place un système de tickets pour se restaurer gratuitement dans les deux restaurants de la place : l’Afghan food et O’Z Grill.
La nuit tombée. Alors que l’odeur de frite se répand sur la place, le bar à tisane tenue par l’association La Loupiote, n’est jamais très loin et diffuse un meilleur parfum. Une mère de famille vêtue d’un gros manteau gris et aux traits fatigués vient de finir sa barquette : « On nous a offert des plats gratuits et ça, c’est très très bien ». Assise avec ses enfants à une table reculée de la piste de danse, elle observe l’amusement collectif. Des éclats de rire révèlent un groupe de copines originaires du quartier. « Avec tout ce qu’il se passe à Maurepas, ça fait du bien à tout le monde, je pense. Je fait de souffler, les gens rigolent entre eux, ça change de tout ce qu’il se passe ici », déclare l’une d’elle. 20h passées. DJ Heatfool, un jeune du quartier, assure une ambiance chaleureuse sur des musiques électro, rap ou encore pop. Une démonstration de danse est lancée par le GRPAS, une association présente sur le quartier depuis 1996.
Cependant, malgré les cris des familles qui chantent et l’intensité de la musique, le bruit des scooters est encore bien présent. Un rodéo urbain se pratique en parallèle de la soirée, dans les rues en contre- bas de la place.