Mercredi 18 décembre, l’association La fratrie du quartier organisait un après-midi sous le signe de la sensibilisation et du débat. Il s’agissait de donner un coup de projecteur sur la santé et les handicaps mentaux.
Dans une large pièce brune et moderne aux airs de salle de cinéma, au sein de l’espace commun social Simone Iff, Elise et Jacques sont venus présenter leurs projets de sensibilisation respectifs autour de la santé mentale. Elise, infirmière psychiatrique, représente le Conseil Rennais en Santé Mentale pour lequel elle travaille sur la « visibilité des ressources en santé mentale en Ille-et-Vilaine« . Jacques, membre de l’association Paroles Handicap, un groupe d’auto-représentant, va projetter un court-métrage sur les discriminations subies par les personnes en situation de handicap.
La santé mentale est l’affaire de tous
Assise devant une assemblée de onze personnes, Elise accroche son auditoire : « Mon projet est de donner du pouvoir d’agir aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale. » Avec le conseil rennais de santé mentale, une fois par an, elle organise des ateliers de travail à même de toucher les personnes souffrantes. « On se réunit sur une thématique : le logement, le travail, la vie quotidienne…, détaille-t-elle. Le but est d’améliorer la prise en compte de la santé mentale dans la ville de Rennes et de combattre la discrimination à son sujet.«
La jeune infirmière porte un second projet ambitieux. Au centre de la Thébaudais, à Rennes, elle forme des secouristes en santé mentale. « C’est une formation citoyenne de 2 jours, tout le monde peut y participer » affirme-t-elle avec enthousiasme. Mais elle prévient : « la formation est assez rude et dense. On apprend à reconnaître les symptômes, à aborder la personne. On traite de la psychose, des troubles anxieux, des dépendances/addictions et de la dépression ». Elle ajoute en rigolant : « ce n’est pas bisounours !« . Car, pour elle, le sujet « concerne tout le monde, c’est notre santé mentale à tous qui est en jeu« .

Handicap : sortir des stéréotypes et discriminations
Après l’intervention d’Elise, Jacques s’avance avec confiance. Vêtu d’un gilet de costume bleu marine, il lance fièrement la présentation de son film : « le but de ce film est de faire changer le regard de la société sur le handicap« . Réalisé avec 15 professionnels de l’audiovisuel d’Epernay de janvier à juin 2018, le court-métrage dure 13 minutes. Entre saynètes humoristiques et micros-trottoirs, les membres de l’association abordent des thèmes comme l’accès au logement et au travail et mettent en scène la difficulté avec laquelle les personnes avec un handicap mental s’insèrent dans la société.
Les applaudissements accompagnent les crédits de fin. Les lumières se rallument et avec un large sourire, Jacques se tient debout devant son auditoire. « On voulait que le film dure au moins 25 minutes ! » s’exclame-t-il. La pertinence du court-métrage marque les retours des spectateurs. Monique, membre de la Fratrie du quartier, exprime son admiration : « c’est un film d’utilité publique !« . Le film a été présenté dans des hôpitaux rennais et à l’EHESP (Ecole des Hautes Etudes de Santé Publique). Mais, Jacques veut aller plus loin : « on veut réaliser un autre film sur le droit de vote des personnes en situation de handicap et porter nos revendications directement devant l’Assemblée Nationale !«
