Un dimanche en famille acrobate

La Maison de quartier de La Bellangerais a pris des allures de cirque dimanche 19
novembre. Créé par la compagnie La Plaine de joie, le spectacle L’Attirail a réuni enfants
et adultes le temps d’un après-midi jovial. Rencontre

Artiste acrobate, Tanguy Simonneaux a imaginé un spectacle mêlant théâtre d’objets,
construction et cirque. Inspiré de l’artiste peintre et sculpteur Calder, il a fabriqué lui-même les décors et les constructions en métal de ses différents numéros. “J’ai imaginé les couleurs, l’atmosphère, explique l’artiste à l’issue du spectacle. J’avais envie de raconter cette histoire de cirque où tout se désagrège petit à petit avec ce côté un peu mélancolique et triste.”

Sa passion pour la construction et le bricolage transparaissent à travers des personnages représentés en métal. La création des frères Boulanov en est la parfaite illustration. “Je passe beaucoup de temps dans mon garage à faire de la construction en métal et les boulons sont des éléments essentiels, confie-t-il. Je me suis dit que ce serait drôle de pousser l’idée jusqu’au bout et de faire un numéro où les acrobates, qui sont les piliers d’un spectacle de cirque, soient des boulons.” Pari gagné. De nombreux éclats de rires émanent du public au moment du passage des trois frères.

Podcast réalisé à l’issue de la représentation de « L’Attirail »

5 ans pour maîtriser la roue allemande

Pourtant, la construction n’est pas le premier domaine auquel l’artiste s’est
consacré. Après être passé par plusieurs écoles de cirque et avoir touché à différents domaines, c’est finalement la roue allemande qui va attirer l’œil de Tanguy Simonneaux. Il lui a fallu cinq ans pour maîtriser cet objet à la forme circulaire auquel il faut s’accrocher à l’aide de ses mains et de ses pieds. Avec le temps, la roue allemande n’a plus de secrets pour Tanguy.

Afin de mettre à profit ce talent, il a créé en 2006 la compagnie La Plaine de Joie. “Si on veut travailler dans le spectacle et faire ses propres projets, c’est inévitable de créer une
compagnie
”, souligne l’artiste acrobate. Cela lui a permis de laisser libre court à ses envies. Et c’est aussi ce qui caractérise L’Attirail : “Un spectacle vivant qui à l’avantage d’avoir peu de barrières, explique Tanguy Simonneaux. Avec le cirque contemporain, on peut y mettre tout ce qu’on veut.” Et c’est aussi un moyen de toucher une large audience.

Des messages et des émotions accessibles à toutes et tous

Ainsi, on pourrait penser que L’Attirail vise un jeune public. “Ce n’est pas tout à fait juste de dire cela, coupe l’artiste. Je trouve que c’est un spectacle familial.” La différence ? “Quand on parle d’un spectacle jeune public, ça veut dire qu’il est écrit et pensé que pour les jeunes enfants et les adultes vont peut-être apprécier en se mettant à la place d’un enfant, précise l’artiste. Mais pour L’Attirail, j’espère qu’ils passent un bon moment en étant tout simplement un public.

Il n’y a pas que le public qui se veut universel. En réalisant ce spectacle, l’artiste a souhaité partagé un sentiment que l’on connait tous, celui de la lassitude. “Dans la vie de manière générale, il y a souvent de la lassitude, développe Tanguy Simonneaux. Il faut rebondir et se rendre à nouveau curieux du monde. Et donc là c’était une manière d’évoquer cela aussi. C’est quelque chose que j’ai ressenti personnellement mais que je trouve assez universel.” Il tient aussi à rappeler que le spectacle garde une part de jovialité jusqu’au bout : “Oui, il y a un côté nostalgique et mélancolique. Mais pour moi ça ne se finit pas par une note triste, au contraire.”

Le cheval de l’écuyère Cynthia réalisé en métal par Tanguy Simonneaux pour le spectacle L’Attirail. Crédit photo : Amandine Baechtel
Le cheval de l’écuyère Cynthia réalisé en métal par Tanguy Simonneaux pour le spectacle L’Attirail. Crédit photo : Amandine Baechtel

En parallèle de ses représentations avec la compagnie La Plaine de joie, Tanguy
Simonneaux planche sur son prochain projet. “Je suis au tout début mais c’est quasiment
que de la construction
”, s’autorise-t-il à dévoiler. Ainsi, un petit kiosque de deux mètres de hauteur fera office de scène pour cette nouvelle représentation qui ne manquera sûrement pas d’originalité. Et pourquoi pas pour un nouveau dimanche en famille.

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