« C’est très intéressant d’être emmené vers une rêverie »

Vendredi 7 avril 2023, le « festival Des Histoires » organisé par Comptoir du Doc diffuse à partir de 19h, au Pôle associatif de la Marbaudais, le documentaire « Rame d’âmes Random ». Il a été réalisé par onze jeunes, dont Anna, Marine et Richard. Ils ont accepté de répondre aux questions des enfants de l’accompagnement scolaire organisé par le Centre socioculturel Les Longs-Prés.

Dans quel cadre s’est réalisé le documentaire ?
Anna : Nous avons réalisé le documentaire dans le cadre d’un stage organisé par l’association Comptoir du Doc. Il a duré deux semaines et a réuni 11 jeunes. Nous avions un sujet et un lieu : le métro et Maurepas.

Dessin de Anna, Marine et Richard par Sofiya

Pourquoi vous avez eu envie de participer ?
Anna : Moi c’était pour découvrir tout la technique et l’aspect documentaire que je ne connaissais pas trop.
Richard : Pour moi, c’était le challenge de réaliser un documentaire en deux semaines et de travailler avec des personnes que je ne connaissais pas
Marine : Faire ce film était un bon prétexte pour rencontrer les gens, mais aussi un moyen de nous rencontrer entre jeunes, et de poursuivre après.

Comment étiez-vous organisé pour réaliser le documentaire ?
Anna : Nous étions répartis en trois groupes. Chacun a réalisé une partie du film, et après nous avons tout relié pour en faire un seul film. Chacun a rencontré et enregistré des témoignages de personnes.
Richard : Parfois, nous avons tourné des séquences spontanées et d’autres ont été mises en scène, par exemple deux enfants à qui nous avons demandé de jouer dans le métro.

Arrivée d’une rame de métro à Gros-Chêne, par Richard

Pourquoi cette organisation de groupe ? Quel était l’objectif ?
Anna : Nous étions onze à coréaliser le film sans hiérarchie. Nous avions tous le même rôle. Les groupes étaient mis en place pendant les essais. Ce n’était pas par affinité de travail ou autre chose, c’était comme ça.
Marine : Quand il n’y a qu’une seule caméra, qu’un seul micro, travailler en groupe était simple et facile. Être onze à manier le matériel c’était trop. C’est même effrayant quand tu vas rencontrer des gens et que tu dis « on veut vous enregistrer ou vous filmer ». C’est un truc intime. C’est un échange entre une ou deux personnes et toi. Ce n’est pas pareil si tu as onze personnes qui sont là, et avec qui tu dois raconter ta vie.

Est-ce que ce n’est pas trop dur quand il y a plusieurs groupes qui travaillent différemment pour faire un film qui a une même cohérence ?
Anna : Avec la manière dont nous avons travaillé, de mon point de vue, ce n’est pas ce qui a posé plus de problèmes pour assembler les différentes parties. Par exemple, le début, avec les deux personnes qui parlent sur entre elles sur un banc exactement, a donné le ton et la direction de l’ensemble du film. Chaque groupe est parti des images qu’il avait pour proposer des séquences qui rejoignaient la thématique.
Marine : Nous avons travaillé en petit groupe, mais on avait également beaucoup de temps aussi où nous nous remettions tous ensemble et nous parlions tous ensemble de ce que nous voulions comme résultat final.
Richard : Nous regardions le travail des uns et des autres. Au final, c’était très avantageux que chaque groupe ait des regards extérieurs. Et puis, ces trois parties ne sont pas restituées en blocs, mais entrecroisés. Il y a des liens, de la fluidité entre elles.
Anna : Et puis nous étions épaulés dans le montage par trois accompagnateurs. Ils ont encadré pendant les tournages, le montage et la manière de raconter nos propos.

Portrait d’Anna

Çà vous a pris combien de jours pour faire le film ?
Marine : En tout : deux semaines. Enfin, 10 jours et la partie réflexion, je pense qu’elle a duré un jour et demi.
Anna : Cela dépendait des groupes. Par ailleurs, nous avons passé beaucoup de temps sur le montage : 4 jours. Ce qui est très court pour un film.

À un moment, nous entendons une voix qui parlait. Qui est la dame qui parlait ?
Marine : Elle s’appelle Nathalie. Elle est colombienne. C’est le groupe dans lequel j’étais avec Anna, qui l’a filmée. Nous l’avons rencontrée alors qu’elle venait à Maurepas pour une histoire de papier. Nous avons axé l’entretien sur son regard du métro.

Portrait de Marine

Comment s’est fait le choix de Nathalie, le choix des enfants ou le choix des 2 premières personnes du documentaire ?
Anna : C’est intéressant parce que les deux premières dames, ce n’est pas nous qui les avons rencontrées, mais un autre groupe qui était en test de matériel. Ils sont tombés sur elles et elles ont parlé pendant super longtemps. Du coup, cet échange donnait déjà de la matière à faire quelque chose alors même que nous n’avions pas encore envisagé de faire le film. Nous avons trouvé cela très intéressant d’être emmené vers une rêverie.
Marine : Cela n’a pas été la seule rencontre. Nous avons échangé avec d’autres personnes intéressantes comme Nathalie et rencontrées par hasard. Je pense que nous avons enregistré beaucoup de personnes que nous n’avons pas gardées, mais qu’on a essayé de retranscrire parfois dans des flux de plein de voix.
Richard : Des personnes nous ont dit des choses qui correspondaient plus ou moins ce que nous avions envie de raconter. D’autres ont partagé des propos hyper intéressants, mais pas de la bonne manière.

Portrait de Richard

Est-ce que toutes les personnes que l’on voit ont autorisé d’être sur le film ?
Richard : Il y avait une autorisation de la mairie pour que nous puissions filmer dans le métro. Pour les personnes filmées de vraiment très près on leur demandait l’autorisation. Mais comme il y avait beaucoup de monde, nous n’allions pas demander à chaque personne. Alors nous indiquons aux personnes que si elles ne voulaient pas être filmées, elles devaient sortir du champ de nos caméras. Nous avons également filmé de manière à ce que les visages ne soient pas vus : filmer de dos, filmer les mains, filmer les pieds de loin, filmer en plongée verticale qui permet de ne pas vraiment voir les gens.

Vous allez présenter aux habitants votre documentaire le 7 avril et après il y aura en même temps un temps d’échange. Qu’est-ce que vous attendez de ce moment avec les habitants ?
Anna : Honnêtement, je n’ai pas réfléchi encore à cette question. J’espère qu’il y aura des gens. Nous avons invité les personnes qui apparaissent dans le film à venir à la projection.
Marine : Moi, j’aimerais bien avoir l’avis des gens sur le métro, et pas seulement la station Gros-Chêne, parce que le documentaire parle du métro en général. J’aimerais bien qu’ils me disent s’ils regardent les gens dans le métro ou pas. Ça m’intéresse de savoir ça.
Richard : C’est la curiosité de voir ce qu’ils ont compris. En faisant le film, nous avons fait des choix en nous disant « on va raconter çà », « on va le raconter comme çà ». Mais après, quand il est fini, nous le donnons aux spectateurs et ils en pensent ce qu’ils veulent. Nous n’avons plus le contrôle. C’est hyper intéressant de se dire « ils l’ont perçu comme ça » et après on peut aussi expliquer que nous, nous avions vu plutôt çà.

Publié par Brèves de Quartier

Média du quartier La Bellangerais Maurepas, fabriqué par ou pour ses habitants.

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